• témoignage de BAKAJIKA MUANA NKUBA intitulé "RESCAPE DE L'ENFER"/publié par amoya beaudelaire

    Avant-Propos Gloire, honneur, puissance, majesté et actions de grâces soient rendues au Seigneur Jésus- Christ pour le don gratuit du salut à mon âme ! Par la recherche de la vie facile, de la puissance et du luxe, je suis tombé dans les filets du diable, et je m'y suis emmêlé à tel point que je ne pouvais, de mes propres forces, faire demi-tour. Aujourd'hui, par la grâce bienveillante du Seigneur, je me suis tourné vers Son admirable lumière ! Comment rendrai-je à l'Eternel tous Ses bienfaits envers moi ? (Psaume 116 : 12). C'est ainsi que ma bouche ne se fermera point, et que je proclamerai à haute voix tous Ses hauts faits, « car mon âme s'est échappée comme l'oiseau du filet de l'oiseleur ; le filet s'est rompu, et nous nous sommes échappés » (Psaume 124 :7). « Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment » (1 Corinthiens 2 : 9). Frère BAKAJIKA M. N. MES DEBUTS DANS LA MAGIE Né le 22 Septembre 1959, dans une mission catholique à MIKALAYI, au Kasaï Occidental (Zaïre), je suis le quatrième d'une famille de dix enfants, et je restai l'aîné des garçons après la mort de notre grand frère. Dix ans plus tard, en 1969, je reçus mon baptême à la paroisse Saint-Bruno à KANANGA, et je fus élevé dans la doctrine catholique avec un zèle ardent. Doux et pacifique, je commençai à servir la messe à l'église. Le Curé de notre paroisse nous enrôla ainsi, avec les enfants de mon âge, dans un mouvement appelé « Les Croisés ». Ce mouvement avait pour objectifs la vénération de la croix et le sacrifice dévoué envers la paroisse et la communauté. Après les « Croisés », je passai par les « Kiro » et les « Scouts », et je finis par être un acolyte zélé pour le service de la messe. Tout le monde faisait mention de mon caractère pacifique pour me proposer de devenir prêtre. A la mort de mon grand frère, j'étais en 5°primaire. Cet événement suscita en moi une révolte psychique, car tout l'espoir que ma famille avait placé sur mon frère s'effondra. Je sentais grandir en moi de jour en jour un sentiment de vengeance, à cause de la mort de mon frère. Ce sentiment grandit de plus en plus avec le temps. A l'insu de mes parents, je me lançai dans la consultation des fétiches et de la magie pour gagner ma vie et découvrir l'auteur du meurtre de mon frère. Mais toutes mes démarches ne m'apportèrent aucune satisfaction. C'est ainsi que je consultai un devin, et que je me mis à parler avec les morts et les esprits en me cachant dans les WC. Mais cela ne me permit pas de découvrir l'objet de mes recherches. C'est de cette manière que j'ouvris une porte au diable qui me tendait un piège. J'y suis tombé, car le diable avait pu planter en moi l'une de ses semences : les SOUCIS. A partir du moment où j'eus des contacts avec ce devin, je m'engageai dans de profondes méditations. Puisque j'avais commencé par le niveau élémentaire des conversations avec les esprits dans les WC., je m'engageai toujours plus loin dans les profondeurs de Satan. Poussé par un désir effréné, je contactai, non loin de chez nous, un jeune homme nommé NTUMBA DUCOUP, qui invoquait pour sa part la Sirène (Mami Wata). Il faisait de grands prodiges et des miracles, et fabriquait par ses techniques magiques des billets de banque, des montres-bracelets, des bijoux de toutes sortes, dont il se servait pour la protection, l'amour, les affaires et bien d'autres choses encore. Quoiqu'ayant vu cela et touché cela de mes mains, mon coeur ne fut pas apaisé. Je me sentais obligé de continuer mes recherches jusqu'à ce que ma soif soit étanchée. Je me rendais chez lui dans les heures tardives de la nuit, et personne ne me soupçonnait. Il y avait cependant des gens qui me remarquaient, mais tout le monde me défendait dans mon quartier, à cause de mon caractère réservé. Pendant tout le temps où j'invoquai la Sirène, mon désir ne fut pas satisfait, et je ressentais toujours ce vide en moi. « Les eaux stagnantes sont mangeuses d'homme », affirme le dicton. Personne ne pouvait m'accuser de quoi que ce soit, car tout le monde aurait témoigné en ma faveur. C'est pour cela que j'exhorte mes frères et soeurs dans le Seigneur à toujours juger par l'Esprit, et non d'après les apparences (1 Corinthiens 2 : 10-11). Pendant tout ce temps avec la Sirène (mami wata), je fis tout pour pousser toujours plus loin mes démarches. J'allai jusqu'à frapper à la porte de grands féticheurs renommés à KANANGA, qui pouvaient faire tomber la foudre de manière surnaturelle, et accomplir divers prodiges. Ils me demandaient par exemple de me tenir sur une casserole en argile. La casserole ne se cassait pas sous mon poids, mais me faisait faire le tour de la maison. Toutefois, je ne pus jamais savoir qui avait tué mon grand frère. Je me retirai de toutes ces choses lorsque je découvris qu'elles ne répondaient pas à ma question. Mais je continuais toujours à chercher, et ces recherches m'entraînaient toujours plus loin dans des profondeurs ténébreuses. Le mandat du Curé que nous avions connu expira. Deux autres Pères lui succédèrent. Je demeurais toujours un acolyte assidu, et j'étais bien compris. Puis nous accueillîmes un autre Curé. Il était d'origine italienne, et apparenté à un prêtre catholique que nous avions eu quelques années auparavant. En outre, il était l'un des neveux du Pape Paul VI. Il fut vite fasciné par mon caractère et s'intéressa tout particulièrement à ma personne. Il aimait me faire chercher pour s'entretenir avec moi des problèmes de ma vie, de mes projets d'avenir, etc. C'était un homme géant de taille, hospitalier et bon. Mais derrière la taille imposante de ce prêtre se cachaient de très profonds mystères. Un dimanche, après la messe, il me donna rendez-vous chez lui à partir de 19 heures. Je fus ravi de me voir invité par le Père Curé, et je mis tout en oeuvre pour être ponctuel. Je savais que nos entretiens allaient porter sur les activités paroissiales. Mais les choses prirent ensuite une autre tournure. Nous soupâmes ensemble ce soir-là. Puis il engagea la conversation en ces termes : « Parmi tous les jeunes de ton âge servant à la paroisse, je t'aime beaucoup. C'est la raison pour laquelle je t'ai appelé pour te parler de choses importantes, en vue d'orienter ta vie. Mais je me suis aperçu que ta vie était en danger, et c'est ce qui m'a poussé à t'appeler pour te prévenir. Ton grand frère a été tué par neuf personnes de ta famille, tous sorciers, et à présent ils s'acharnent contre toi. Je veux en conséquence t'en préserver. » Il me cita leurs noms. Je fus convaincu de la véracité de ses paroles, car certaines de ces neuf personnes vivaient dans d'autres régions du pays, et le Curé ne les connaissait pas. Je dévisageai avec avidité la figure basanée du Curé. Mon but était enfin atteint ! J'étais heureux de découvrir ce que je cherchais, et je connaissais à présent les meurtriers de mon frère ! Mais un nouveau problème se présentait : j'étais en danger de mort. Que faire pour me protéger ? Telle fut la question que je posai au Curé. Après un temps de réflexion. Il me répondit que la chose n'était pas grave, qu'il avait tous les moyens nécessaires pour me sauver, mais que c'était une question de discrétion. Je lui jurai fidélité et discrétion. Séance tenante,il me remit un petit carton de 10 cm sur 6 cm, dont le recto représentait un jeune garçon richement vêtu. Sous cette image figurait l'inscription : Prière à l'Enfant Jésus de Prague. Au verso était imprimée une prière, en trois séquences. Je devais la réciter chaque matin à mon lever, et chaque soir à mon coucher, en formulant l'intention d'être protégé. Cela devait me donner la garantie d'une sécurité tant spirituelle que physique. J'accordai une considération toute particulière à la personne du Curé. Je voyais en lui un homme qui parlait avec Dieu. J'avais douze ans à l'époque où je fus introduit dans tous ces mystères, et j'étais élève de 6° année primaire. Quelques jours plus tard, le Curé m'indiqua que je pouvais utiliser cette prière pour mes études, de la manière suivante : je devais inscrire les noms de tous les élèves de ma classe sur une liste, en attribuant à chacun la note de mon choix. En récitant ensuite la prière sur la liste ainsi établie, je fixais le classement des élèves. Lors de la proclamation des résultats, c'était comme si le maître lisait le papier que j'avais rédigé à l'avance. C'est ainsi que j'obtins toujours les places de mon choix. J'invite donc les parents chrétiens à beaucoup prier pour leurs enfants qui vont à l'école. Peut être sont-ils intelligents, mais ne parviennent-ils pas à obtenir de bonnes notes. Au lieu de vous en prendre à eux, priez plutôt pour eux, car vous ne savez pas à quelle puissance diabolique ils peuvent être soumis. La prière est la plus grande puissance sur cette terre. Je me réjouissais beaucoup de cette merveilleuse découverte, que le Curé appelait : la seule véritable forme de la magie. Lorsque je l'entendis prononcer le mot MAGIE, je désirai en savoir plus, car je croyais que c'était Dieu qui agissait ainsi en notre faveur. Il me dit simplement de le laisser faire, pour que je découvre le secret de la vie facile. Voici dans quels liens je me trouvai empêtré. Je croyais que c'était Dieu qui donnait la seule véritable forme de la magie, que c'était Lui qui révélait les secrets, qui donnait la réussite dans toutes les entreprises humaines, et qui le faisait GRATUITEMENT, parce qu'Il aimait les fils des hommes. Je fus irrésistiblement entraîné à la mort sans même m'en rendre compte. Je voyais toute ma vie en rose, soutenue en tous points par Dieu, sans condition, ni frais, ni sacrifice... Mais c'était le voleur qui m'entraînait peu à peu hors de la bergerie. Il avait pour émissaire ce Curé, qui affichait toutes les apparences de la piété. Le voleur s'est saisi de moi à l'occasion de la révélation des noms des sorciers de ma famille. Ce fait m'avait convaincu que la vérité se trouvait dans ce Curé, cet homme de Dieu, comme tout le monde le croyait. Puisque le voleur s'était emparé de moi et m'avait entraîné hors de la bergerie, la conséquence fut que je commençai à éprouver de la répugnance envers l'idée de Dieu, de la messe, etc. Je me rendis de plus en plus rarement à la paroisse. Ayant été récupéré par les envoyés du Curé, je repris mes activités, en attendant d'être égorgé, c'est-à-dire en attendant que je parvienne à une étape où il ne me serait plus possible de dire non, ni de faire demi-tour, à cause des innombrables révélations reçues, de la facilité à franchir certains obstacles de la vie, du contrôle exercé sur les forces mystiques occultes, etc. La destruction intervient lorsque l'on signe un pacte avec le diable. Celui-ci imprime alors sa marque sur l'esprit de l'homme et prend le contrôle complet de sa nature. C'est à ce moment que l'on est voué à la destruction en enfer,en toute conscience. Mon maître connaissait mon souci, celui d'en savoir toujours plus. Il me signifia donc un jour que nous devions passer du degré élémentaire au degré moyen. Ce jour-là, il me remit un gros livre intitulé "Traité méthodique de la Magie Pratique". Ce fut une ouverture supplémentaire dans le monde mystique occulte ! Ce livre contenait beaucoup de formules et de prières pour régler toutes sortes de problèmes de la vie, pour hypnotiser les gens, pour troubler la vision normale des choses chez l'homme, et pour faire certains petits miracles tels que : transformer le sable en sucre, les feuilles de papier en billets de banque, les morceaux de feuilles d'arbre en lames de rasoir, fabriquer des oeufs et différentes autres choses. Je fournissais de temps à autre des rasoirs à mon père, qui ne manquait pas d'être surpris en voyant des lames de rasoir toutes vertes, de la couleur des feuilles d'arbre utilisées. Toujours dans ce domaine, j'appris à invoquer divers types d'esprits qui habitaient sur les astres et les planètes. C'est ainsi que sur la lune habitent des esprits dont le rôle est d'exciter à l'amour. Sur Jupiter, il y a des esprits de division, dont le rôle est de donner des maladies, de semer la haine et la discorde, ou de fournir des esprits guerriers pour défendre leur protégé. Les esprits qui habitent sur la planète Mercure ont pour tâche de provoquer la luxure, et d'exciter tout ce qui plaît à l'oeil de l'homme. Les esprits du Soleil donnent aussi différentes maladies, notamment l'hydropisie, la migraine, etc. Comment je fabriquais des billets de banque : Je me contentais de tout mettre en pratique pour prouver réellement que j'étais devenu un homme au-dessus de tous les autres. J'étais à cause de cela d'un orgueil malin qui était très difficile à déceler. Je me fabriquais des billets de banque à partir d'un papier duplicateur, que je découpais à la grandeur des billets voulus. Je couvrais ensuite le paquet d'un mouchoir blanc, allumais deux bougies rouges, et récitais une certaine prière. Au bout de cinq minutes, j'obtenais les billets de banque. Mais j'étais tenu de les dépenser avant le coucher du soleil, quel que soit le montant fabriqué. Sinon, je risquais de tomber malade ou d'avoir un trouble mental momentané. Comment je « faisais ma vie » : Puisque j'étais maintenant ouvert sur le monde, je devais « faire ma vie », selon le terme vulgaire employé par tous les jeunes gens de notre génération. Or c'est Jésus-Christ qui est la Vie (Jean 14 : 6). Mais, pour moi, « faire ma vie » signifiait me lancer dans la débauche. J'utilisais d'autres prières pour séduire les filles. Après avoir exécuté quelques opérations magiques, il me suffisait d'écrire une lettre à la jeune fille de mon choix, quelles qu'aient été ses réticences antérieures, pour qu'elle cède à mes sollicitations. Car ma lettre était écrite après avoir prononcé une invocation mystique occulte. A d'autres moments, j'invoquais aussi l'un des esprits qui demeuraient d'habitude sur la lune, pour captiver l'esprit d'une jeune fille. Au bout d'un certain temps, sans même que je m'occupe d'elle, c'était la jeune fille qui se mettait à ma recherche. Car elle était manipulée par les esprits que j'avais invoqués sur elle, jusqu'à ce qu'elle tombe en mon pouvoir. Comment je me débarrassais de mes conquêtes : Lorsque je voulais me débarrasser d'une jeune fille ainsi séduite, il me suffisait d'accomplir une certaine cérémonie et de prononcer une invocation, pour que la passion de cette jeune fille s'éteigne comme le fer rouge s'éteint dans l'eau. La jeune fille ne pouvait alors plus jamais me poursuivre de ses assiduités. Il est intéressant de remarquer que cette invocation s'adressait à un esprit nommé Adonaï, c'est-à-dire l'un des noms du Seigneur dans la Bible. Mais ce n'était qu'une contrefaçon pour séduire. Comment je calmais les problèmes : Lorsque je me trouvais confronté à un problème grave, je récitais une autre prière, pour calmer les choses. Cette prière se faisait toujours à minuit. Je voyais alors le problème diminuer, jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement. Si c'était un problème qui avait été porté devant les tribunaux, je procédais de la même manière. Dès le lendemain, tous les juges, l'assistance et même les adversaires avaient changé d'opinion en ma faveur. Comment je provoquais des divisions et des divorces : Pour provoquer des divisions et des divorces, nous utilisions les esprits vivant sur la planète Jupiter. Lorsque ces esprits étaient envoyés dans un foyer, ils provoquaient de la mésentente, et ils poussaient l'un des conjoints à s'entêter à outrance, jusqu'à provoquer un divorce. De même, des amis auparavant intimes étaient poussés à se chamailler pour un rien et à se séparer. Comment j'étais secouru dans les combats : Pour avoir de la force, j'invoquais des esprits qui vivent sur le Soleil. Au moment opportun, je pouvais envoyer 10.000 esprits de ce type pour combattre à ma place. Il me suffisait d'assister, les bras croisés, à ce qui se passait. Mais, pour les spectateurs, c'était moi qui combattais. C'est le même phénomène qui est utilisé par certains pour des matchs de boxe, de catch, de karaté, etc. Tout ce que je viens de vous décrire n'est qu'un court extrait des exercices de magie pratique que j'avais appris dans ce livre. L'oraison de Saint Charlemagne : Il est d'abord frappant de voir dans ce titre la mention « Saint ». Nul n'ignore qui était Charlemagne. C'était un empereur, un homme de guerre, qui n'a servi Dieu en rien mais qui, aujourd'hui, est appelé « Saint ». C'est ainsi que j'aurai à démontrer que tous ceux que le monde appelle « saints » ne sont en réalité que des démons ! D'après la tradition, cette prière, gravée sur une pierre, aurait été trouvée par l'empereur Charlemagne dans la tombe de Jésus. C'est elle qui lui aurait donné la victoire sur tous ses adversaires. Nous utilisions cette prière pour lutter contre toutes les « influences diaboliques », contre les fétiches, et elle nous rendait invulnérables. Lorsqu'une femme éprouvait les douleurs de l'enfantement, nous allions auprès d'elle, et nous récitions trois fois cette prière. Les douleurs se calmaient jusqu'à ce qu'elle accouche. Pour guérir un malade, nous disposions le texte de la prière au chevet de son lit, et il guérissait très rapidement. Pour savoir si un malade allait mourir ou s'il allait se rétablir, nous récitions la prière en tenant deux bouquets de fleurs dans les mains. Puis nous nous approchions du malade en tenant ces fleurs. Si le malade se mettait à rire, c'était le signe qu'il allait mourir. S'il pleurait, cela signifiait qu'il allait se rétablir. Une copie de cette prière était affichée dans le salon de la maison de mon père, pour protéger toute la maison et ses habitants contre tout sortilège. Je peux citer ici un événement qui est resté dans la mémoire de toute la famille. Un jour, un oncle paternel fit descendre par ses pratiques magiques la foudre sur notre maison, et il n'y eut aucune victime. Nous attribuâmes notre survie à la protection qui nous avait été assurée par cette prière. Il faut savoir que, dans notre ethnie, certaines personnes sont capables de faire tomber ainsi une foudre artificielle, destinée à tuer des personnes ou à détruire leurs biens. Comment j'ai sauvé un ami : Vers le début de l'année 1972, j'avais un ami avec lequel je partageais mes peines et mes joies, sauf le secret de mes pouvoirs occultes. Un jour, les esprits me dirent que cet ami était déjà ensorcelé, et que sa mort était déjà décidée. Comme je l'aimais beaucoup, j'eus compassion de lui et je demandai à ces esprits s'il y avait un moyen de le sauver. Tout était possible, d'après eux, mais il fallait pour cela lui faire vivre la scène de sa mort, avant qu'il soit sauvé. Il me fut demandé de sortir avec lui un samedi soir, pour rentrer un peu tardivement à la maison. Ce jour-là, sur le chemin du retour, nous devions traverser un petit vallon avant d'arriver chez nous. Alors que nous étions encore de l'autre côté de la colline, nous vîmes au loin des gens qui entouraient un cadavre et qui pleuraient. Nous nous approchâmes, en remarquant que cet attroupement se situait dans le vallon, et non au village. Soudain, nous remarquâmes que ce corps immobile était celui de mon ami, qui, pourtant, était vivant à mes côtés. Ayant vu cela, il fut saisi d'une grande frayeur et vint m'embrasser sous l'effet de l'émotion. Juste au même moment, nous vîmes, sur un arbre proche, un homme entièrement nu qui grimpait sur l'arbre en s'appuyant sur son postérieur. Après un examen attentif, nous reconnûmes en lui le chef coutumier de notre village. Il vit que nous l'avions reconnu, mais il ne voulut pas nous laisser aller. Il nous tendit un piège pour nous ravir la vie, par l'intermédiaire d'un démon qui nous attendait non loin de là. Etant en parfaite communication avec mes esprits, j'ai été immédiatement alerté du danger que nous courrions. Je leur ai demandé une protection immédiate. Nous avons alors vu un nain, qui portait un très gros paquet sur la tête. Nous l'avons évité de justesse, car c'est lui qui était chargé d'une mission contre nous. Son paquet contenait les esprits de toutes les personnes qui avaient été tuées par les sorciers du village, et il était leur chef suprême. Mon ami eut très peur de toutes ces choses que nous avions vues, et il ne lui fut pas possible d'aller passer la nuit ailleurs. Je l'emmenai dans ma case. Je passai toute la nuit à parler avec les esprits pour connaître l'étape finale de la délivrance de mon ami. Pour cela, je devais faire appel à un cousin maternel, car c'est lui qui cuisinait la chair des victimes de la sorcellerie. Je devais lui demander de restituer la chair de mon ami. Le lendemain matin était un dimanche. Avant de me rendre à la messe de 9 heures, je fis appeler ce cousin pour avoir un entretien avec lui, mais il refusa énergiquement de reconnaître la vérité. Les esprits me dirent de le laisser partir, et de le rappeler à 18 heures, pour lui donner l'ordre de s'exécuter. En effet, à partir de 18 heures, tous les sorciers sont en parfait contact avec leur monde spirituel. Après cet entretien avec les démons, je me rendis à l'église pour servir la messe, et pour vaquer à toutes les activités des jeunes, ne sachant pas que je ne faisais plus partie des enfants de Dieu à cause de ces pratiques (Lév.20 : 6). Le soir, à 18 heures, je convoquai encore mon cousin, mais cette fois avec une autre détermination. Je repris l'entretien du matin, mais le cousin niait toujours. Pour ne pas perdre plus de temps, j'ordonnai à son esprit de sorcellerie d'aller chercher la marmite où était préparée la chair de mon ami. Cet esprit partit, pendant que, physiquement, mon cousin faisait semblant de dormir. Cet esprit dut voler la marmite, car il n'avait pas été autorisé à faire disparaître la préparation qu'elle contenait. L'assemblée des sorciers se tenait à côté d'une carrière où l'on cassait des pierres. Lorsque l'esprit revint avec la marmite, il fit tomber des gouttes de sauce tout le long de la route qui menait à la carrière. Lorsque le cousin fit semblant de sortir de son sommeil, nous vîmes devant nous une marmite pleine de viande. J'appelai les esprits, qui vinrent remettre la chair, quoique déjà préparée, à son propriétaire, c'est-à-dire mon ami. Puis ils emportèrent la marmite. Quelques minutes plus tard, ils revinrent me dire que de la sauce était tombée sur la route, et que toute personne qui toucherait cette sauce avec ses pieds devait mourir. Me voyant en quelque sorte responsable de la mort de tous les innocents qui iraient à la carrière, je demandai s'il y avait un moyen d'intervenir. Ils me promirent d'enlever toute la sauce de la route à 21 heures. A 21 heures, il y eut une forte pluie. Pendant ce temps, les esprits travaillèrent à enlever la sauce. Mais ils ôtèrent aussi toute la terre environnante qui, selon eux, était déjà empoisonnée. Leur travail provoqua la formation de très profonds ravins, à tel point que la route est restée impraticable jusqu'à ce jour. Ceci explique les problèmes que nous avons chaque jour sur nos routes. On répare aujourd'hui, mais deux semaines plus tard il y a encore des trous. La population critique ceux qui ont la responsabilité de construire les routes, mais ces personnes n'y sont pour rien. Quand les magiciens et les sorciers travaillent, pendant toute la nuit, et lorsqu'ils veulent enlever ce qui pourrait causer un danger public, ils enlèvent même une partie de la chaussée, d'où à chaque fois des trous... Au début de l'année 1973, commencèrent pour moi les événements les plus profonds et les plus sérieux qui marquèrent ma vie de magicien, et qui me conduisirent à découvrir le monde mystérieux de l'au-delà. Un dimanche après la messe, le Curé de la paroisse, mon maître dans l'initiation, me fixa un rendez-vous chez lui à 19 heures. Fidèle au rendez-vous, je me rendis à l'heure chez le Curé. Il me reçut gentiment et m'offrit à manger. Puis il me dit ceci : « Je t'ai promis de te montrer de plus grandes choses, et d'assurer ta vie. As-tu du courage ? » J'ai répondu affirmativement. Puis il me demanda si je pouvais l'accompagner quelque part. Ma réponse fut encore affirmative. A ces mots, il me dit que nous allions faire une visite au cimetière. Il me donna l'ordre de ne regarder ni d'un côté ni de l'autre, ni derrière moi, à l'aller comme au retour. C'est moi qui devais marcher devant lui jusqu'à l'entrée du cimetière. Là, il devait me précéder pour pénétrer dans le cimetière. Nous nous revêtîmes tous deux de soutanes blanches. Quelques instants plus tard, il me tendit un flacon de parfum dénommé « Aoussarabia » et nous en répandîmes tous deux sur notre corps. Sitôt après, il me remit une sonnette et en prit une autre pour lui. Nous devions faire retentir ces sonnettes tout au long du chemin. Ce sont ces sonnettes qui sont utilisées pendant la messe catholique Avant de sortir de sa maison, il prit le temps de réciter une certaine prière, et nous voilà partis. J'avais peur d'être vu me rendant au cimetière avec le Curé, car la rue qui y menait était très fréquentée, même dans les heures tardives de la nuit. Mais, à ma grande surprise, nous ne rencontrâmes personne lors de notre déplacement. A l'entrée du cimetière, je m'arrêtai et il passa devant. Je devais rentrer derrière lui, avec ordre de sonner à chaque pas. Nous nous dirigeâmes jusqu'en plein milieu du cimetière et là, il me demanda de m'agenouiller avec lui. Il commença à réciter des prières, en invoquant la première personne enterrée dans ce cimetière. Je l'écoutais courageusement. Quelques instants après, nous vîmes quelqu'un venir lui répondre. Il demanda pourquoi il l'avait appelé. Le Curé répondit qu'il voulait contacter le « monde invisible », car il était accompagné d'un visiteur, en l'occurrence moi. L'esprit lui donna son accord. Il changea alors d'invocation, pour appeler le « Patron BOMBARD ». Soudain, un très fort tremblement de terre se produisit, et un vent très fort se mit à souffler. Devant ces événement inhabituels, je pris peur. S'en étant aperçu, il me rassura. Soudain, une voix tonitruante, grave et autoritaire se fit entendre, mais il m'était difficile de la localiser. Cette voix s'adressa au Curé en ces termes : « Pourquoi me déranges-tu ? » Il répondit alors qu'il était venu lui présenter le « petit » dont il lui avait parlé. Pour ma part, je ne comprenais rien de tout cela. Ensuite, BOMBARD s'adressa à moi en m'appelant par mon nom. Or ce nom ne lui avait pas été communiqué depuis que nous étions là. La voix me dit : « BAKAJIKA, qu'est-ce que tu es venu faire ici ? » Ignorant même le but de ma présence au cimetière, je bredouillai que j'étais venu accompagner le Curé. Il me répondit d'attendre, et qu'il allait me dire ce que je devrais faire. Puis j'entendis le Curé et la voix converser dans une langue que je ne comprenais pas. Une fois cette conversation terminée, BOMBARD me dit : « BAKAJIKA, nous constatons que tu as beaucoup de doutes en toi. Mais, pour te prouver qu'il se passe des choses sérieuses ici, demande-moi ce que tu veux, et je le réaliserai tout de suite. » Or mon ardent désir était toujours de venger la mort de mon grand frère. Je lui dis alors : « C'est dans ce cimetière qu'est enterré mon grand frère. Je veux le voir et lui parler. » Il me fit attendre une minute, puis je vis de mes propres yeux mon grand frère, qui était mort depuis quatre ans. Il me posa la question suivante : « Pourquoi me cherches-tu ? » Je lui répondis que je voulais en savoir plus sur les circonstances de sa mort. Il me répondit ceci : « Tu es déjà un homme important, puisque tu es déjà parvenu jusqu'ici. Ce n'est pas à moi de te répondre, car tu en sauras davantage. » Sur ces mots, il disparut... Puis BOMBARD s'adressa de nouveau à moi : « Tu vas m'acheter 30 flacons de parfum Aoussarabia, et tu me les amèneras. Ensuite, tu ne devras plus avoir recours à la magie pratique, car, maintenant, de bonnes choses ont commencé pour toi. » Il me promit de me révéler des secrets que je ne connaissais pas. Avant de quitter le cimetière, le Curé me demanda de ramasser du sable sur une tombe quelconque. De retour à la maison, le Curé entra le premier, à reculons. Je dus le suivre en entrant aussi à reculons. Il me demanda de jeter le sable à terre, de manière à barrer l'entrée de la maison. A l'intérieur, je lui demandai pourquoi nous n'avions rencontré personne en nous rendant au cimetière. Il me répondit qu'il avait écarté tous les passants par la prière prononcée juste avant notre départ. Je lui demandai ensuite à quoi avait servi le sable prélevé sur une tombe. Il me dit que cela constituait une barrière, pour que tous les esprits du cimetière ne puissent pas nous atteindre. J'étais très curieux de savoir à qui j'allais remettre le parfum, et comment je devais procéder, car je n'avais vu personne, mais j'avais seulement entendu la voix. Le Curé m'assura que je devais remettre moi-même ce parfum de la main à la main à celui qui m'avait parlé. De nouvelles faveurs occultes : Je courus demander à mon père la somme qui couvrirait l'achat du parfum. Comme il était conscient de mon assiduité à l'école, il n'hésita pas à me remettre cette somme. Deux jours après, j'étais chez le Curé avec mon paquet de parfum. Nous nous préparâmes pour aller au cimetière, comme la première fois. A 20 heures, nous étions au cimetière. Le Curé a prié et fait ses invocations, et le même tremblement de terre se produisit. Notre interlocuteur invisible vint nous demander le motif de notre présence. Le Curé dit que je me trouvais là avec le parfum demandé. Il me demanda de m'avancer de quelques pas et de déposer le paquet à terre. Ceci fait, je vis le paquet disparaître sous mes yeux. M'ayant félicité pour cet effort, BOMBARD me promit de me fixer un endroit, dans ma chambre, qui serait une sorte de boîte aux lettres, où je recevrais les correspondances qui m'étaient destinées. Il promit de m'envoyer un carnet de prières que je devais étudier par coeur pendant trois mois, ainsi qu'une chaînette magique et de la poudre magique. Une lettre du monde invisible : Deux jours plus tard, je trouvai au pied de mon lit une lettre écrite par BOMBARD, qui me communiquait le numéro de ma boîte postale (B.P. OO/0045+) et mon numéro d'appel téléphonique (0011/0012, Direction Générale, INDE). Je devais renvoyer cette lettre dans le monde invisible après en avoir pris connaissance, car quiconque la lirait devait mourir. Cette Direction Générale était située au N° 102 de la Rue du Cimetière, dans le monde invisible. Comment je communiquais avec le monde invisible : Les communications téléphoniques étaient assurées au moyen d'un appareil ressemblant à un talkie-walkie, mais aussi petit qu'une boîte d'allumettes, ou encore à l'aide d'une chaînette magique, qui portait une croix. Quand on mettait le bout de la croix dans la bouche, on entrait en contact avec le monde invisible. Cette même chaînette pouvait tuer des gens, si on leur donnait un coup avec elle. Deux jours plus tard, les personnes ainsi frappées mouraient après une petite poussée de fièvre. On pouvait aussi guérir les malades en plaçant la chaînette autour de leur cou. Je reçois le carnet de prières : Une semaine plus tard, à minuit, alors que je dormais, j'entendis comme dans un rêve quelque chose tomber au pied de mon lit. Je sursautai, et je me rendis compte que le carnet de prières promis se trouvait là. Cet endroit était donc bien celui de ma boîte postale magique. La couverture du carnet portait des dessins très significatifs. Mon nom était imprimé en haut de la couverture : BAKAJIKA MUANA NKUBA. Au-dessous était représenté un cercueil fermé, dans lequel était allongé un cadavre. Le cercueil était surmonté d'une croix, au sommet de laquelle était perché un oiseau. Sous le cercueil, horizontalement, étaient alignées 14 petites croix. Le cercueil et le cadavre signifiaient que toutes mes activités seraient centralisées à partir du cimetière, lieu où l'on enterre les morts. L'oiseau perché sur la croix indiquait que c'était du cimetière que nous devions nous envoler pour le monde invisible. Le carnet contenait une série de 16 prières dont j'allais avoir besoin pour toutes mes activités : "pour aller au cimetière, pour invoquer le monde invisible, pour parler avec les morts, pour réussir en amour, pour faire des miracles, produire de l'argent, etc." Je devais tout faire pour mémoriser ces prières au cours des trois mois suivants. Le lendemain matin à 6 h. 30, je me présentai chez le Curé pour faire mon rapport. Au cours de notre conversation, il me dit que chaque fois que je lisais une phrase de ces prières, les habitants du monde invisible étaient alertés. Je lui dis que, dans ce cas, j'allais les tourmenter sans cesse. Il m'assura que le monde invisible ne m'en tiendrait pas rigueur, car on savait que j'étais en train d'apprendre. Trois mois s'écoulèrent à ma plus grande satisfaction, car j'avais bien mémorisé et maîtrisé toutes ces prières. Le jour vint où je dus confirmer toutes mes connaissances au cimetière. Je dis à mon initiateur que j'étais prêt. C'est alors qu'il fut décidé que nous irions au cimetière afin de prouver à BOMBARD que j'avais bien appris mes prières. Pendant la préparation de notre visite, le Curé me dit que, cette fois-là, c'était moi qui allais prononcer les invocations. Ma nouvelle visite au cimetière : Parvenus au cimetière, le Curé me passa la parole. Je prononçai douze fois l'invocation, mais sans résultat. A la 13e reprise, j'entendis le tremblement de terre et le vent très fort qui soufflait. Puis notre interlocuteur finit par me répondre : « BAKAJIKA, pourquoi me déranges-tu ? » Je lui répondis que je me trouvais là pour lui montrer que j'avais bien maîtrisé les prières. Il me demanda alors de les lui réciter toutes, de la dernière à la première. Lorsque j'eus terminé, il me félicita, mais m'interdit formellement de montrer le carnet à quiconque n'était pas des nôtres. Car toute personne qui regardait simplement le carnet devait mourir. Il m'autorisa à les invoquer ou à visiter le cimetière à mon gré, et à demander tout ce que je voulais, comme l'indiquaient les prières. Il me donna ensuite l'appareil de la grandeur d'une boîte d'allumettes, pour entrer en communication directe avec eux, n'importe quand. Cet appareil m'est parvenu dans la main sans que je sache par quel moyen. Puis il ajouta : « Avant que je te donne l'autorisation d'utiliser les prières, tu dois passer par le baptême. » J'ai donc laissé le Curé à l'endroit où nous étions agenouillés, et je suis allé plus loin dans le cimetière. J'ai remarqué à cet endroit une ancienne bouteille de whisky Johnny Walker remplie d'eau. BOMBARD m'a ordonné de me laver le corps entier dans cette eau. Je le fis et je remarquai que cette eau ne diminuait pas dans la bouteille. J'exerce de nouveaux pouvoirs : Ce jour-là, je rentrai fou de joie à la maison, devant la perspective d'avoir ainsi tout mon avenir largement ouvert. Ce même jour, dans ma chambre, je tentai de demander de l'argent, car c'était mon tout premier désir. J'utilisai donc l'une des prières pour demander 5.000 zaïres. Cette somme me parvint par ma « boîte postale » aux environs de minuit. J'étais au lit lorsque le bruit du paquet tombant dans ma chambre me fit sursauter. Je regardai dans le paquet : il contenait quelques liasses de billets. Je m'empressai de vérifier le contenu. Il y avait bien 5.000 zaïres, ce qui, à l'époque, représentait une fortune. Le monde s'ouvrait devant moi ! Cet argent fut dissipé dans la boisson et à courtiser les filles, etc. Lorsqu'il fut dépensé, j'eus à nouveau recours au monde invisible pour demander une autre somme d'argent, qui me fut donnée sur le champ. Je me suis taillé grâce à cela une place privilégiée parmi mes camarades de classe et mes amis. Il me suffisait de faire une petite prière pour que mes poches soient remplies de billets de banque. Ma richesse s'accrut à tel point qu'à l'âge de 16 ans, je pus acheter ma première voiture de marque Ford. J'étais en contact permanent avec le monde invisible, soit à partir du cimetière, soit par les prières d'invocation, soit par le téléphone que je possédais. Mes activités allaient en s'intensifiant, et tout mon entourage était dans l'étonnement. Comment j'étais protégé : Jusque là, aucun danger spécial ne s'était manifesté. Le Curé me prodiguait des conseils encourageants et ne me disait rien de plus, sinon de rester très discret. J'étais devenu un familier du cimetière, et je pouvais à présent m'y rendre seul, sans plus rien craindre. J'invoquais n'importe qui parmi tous ceux qui y étaient enterrés, pour m'entretenir avec eux sur les sujets de mon choix. J'ignorais même que j'avais déjà acquis une grande puissance, qui me rendait invulnérable aux féticheurs et à la sorcellerie. Cette position privilégiée avait suscité la haine dans les milieux familiaux. Ceux qui avaient causé la mort de mon grand frère me regardaient d'un mauvais oeil. Ils cherchaient le moyen de m'atteindre pour me nuire, mais cette occasion ne leur fut pas accordée. Ils complotèrent avec un grand féticheur de KANANGA, connu pour son pouvoir de lancer une foudre surnaturelle, dans le but de tenter d'anéantir ma puissance. Il m'appela, et je répondis à son appel. Lorsque j'entrai dans sa maison, il me présenta une casserole en argile, dans laquelle il avait préparé sa mixture. Il me dit qu'il m'aimait, et voulait m'accorder une protection contre toute puissance occulte. Il m'invita à monter sur la casserole. Cette casserole avait en principe le pouvoir de me transporter et de me faire circuler, tout en me dépouillant de ma puissance. Lorsque je me mis debout sur la casserole, elle se cassa. Il se mit violemment en colère et me chassa. Il s'appelait LUKINU, ce qui signifie LA HAINE dans notre langue. Plusieurs sorciers et féticheurs m'invitèrent à tour de rôle, mais pour voir leur puissance détruite. Avant de quitter la maison paternelle, nous dûmes subir, avec toute notre famille, une attaque de foudre lancée par LUKINU pour nous tuer. Il fut mandaté pour cela par un oncle paternel nommé MUKENDI, en complicité avec l'une de mes tantes paternelles, appelée BIUMA. Cette tentative échoua, à cause de ma présence dans la maison ce soir-là.

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